Ce « papier », dont le propos est « la justice », a été découvert sur le web, notre rédaction est heureuse de vous en reproduire le contenu principal dans cette publication.
Le titre suggestif (Assassinat de Samuel Paty : les cinq adolescents présumés guetteurs bientôt au tribunal – France) est parlant.
Identifié sous le nom «d’anonymat
», l’écrivain est connu et fiable.
Vous pouvez par conséquent faire confiance aux révélations qu’il publie.
Sachez que la date d’édition est 2023-05-17 03:40:00.
En trois heures et vingt-et-une minutes, cinq collégiens ont basculé dans une affaire qui a sidéré le monde et bouleversé leur vie d’adolescents : l’attentat islamiste qui a coûté la vie en 2020 à Samuel Paty, professeur de leur collège des Yvelines. Ces cinq adolescents, 14 ans et 15 ans au moment des faits, ont été renvoyés, mardi, devant un tribunal pour enfants, notamment accusés d’avoir surveillé les abords du collège et désigné l’enseignant à l’assaillant, contre rémunération.
Mon client ressent « une forme d’appréhension » à l’idée d’un procès mais aussi « un soulagement paradoxal de pouvoir s’expliquer » alors qu’il a été « au centre d’un traumatisme national », a déclaré Dylan Slama, l’avocat d’un jeune. Ces adolescents avaient été initialement mis en examen pour complicité d’assassinat terroriste. Devant les enquêteurs, deux d’entre eux avaient affirmé avoir cru que l’assaillant allait tuer Samuel Paty, avant de revenir sur leurs propos.
Au terme de l’enquête, aucune preuve n’a établi que les cinq adolescents avaient conscience du projet d’assassinat terroriste du jihadiste, détaillent les juges d’instruction dans leur ordonnance dont l’AFP a eu connaissance. En revanche, ils avaient bien conscience que le projet était constitutif « de violences », estiment les magistrats.
Les poursuites ont été requalifiées en association de malfaiteurs délictuelle, comme requis par le Parquet national antiterroriste (Pnat). Leur absence de radicalisation a pesé dans cette décision, comme leur âge. Tout au long de la procédure, ils ont été suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse et des évaluations approfondies de leur personnalité ont été menées.
« Un énorme bouleversement »
Ces mesures, réservées aux jeunes ayant « un gros profil », servent à évaluer « les ressorts de l’engagement radical » chez un mineur, explique la Chancellerie. Sont passés au crible le parcours scolaire, la situation médicale, familiale… La procédure, marquée de gardes à vue puis d’interrogatoires, a constitué « un énorme bouleversement » pour l’adolescent que défend Me Antoine Ory.
Outre la « brutalité » d’être stigmatisé par l’adjectif « terroriste », son client a été « complètement déraciné », assure l’avocat. Son contrôle judiciaire lui a interdit tout contact avec des élèves et des personnels de son collège. Il a changé d’établissement, mais est resté vivre chez ses parents.
Trois autres mineurs ont eu des obligations de placement « mais tous chez des proches à Paris ou en région parisienne », précise une source judiciaire. Un éloignement vécu comme un déchirement par des familles.
Pourquoi ces mesures ? Ces mineurs « ont eu un comportement déterminant dans le passage à l’acte » de l’assaillant, répond le Pnat, soulignant que certains avaient été « à ses côtés pendant plusieurs heures ». « Il apparaissait inenvisageable pour le bon déroulement des investigations, pour le trouble à l’ordre public et pour leur protection que ces mineurs restent dans l’établissement d’origine ou puissent avoir des contacts avec de potentiels témoins ou autres mis en cause », justifie le Pnat.
À l’origine de cet engrenage mortifère, un mensonge. Une collégienne, alors âgée de 13 ans et qui sera jugée devant un tribunal pour enfants pour dénonciation calomnieuse, prétend avoir assisté à un cours de Samuel Paty, début octobre. Elle dit que l’enseignant a demandé aux élèves musulmans de se signaler et de sortir avant de montrer des caricatures du prophète Mahomet.
Le jeune confiera aux enquêteurs avoir « vrillé » quand il a vu les billets
Cette fabulation nourrit une violente campagne contre l’enseignant. Dans ce climat tendu, le 16 octobre, un collégien est approché près de l’établissement par Abdoullakh Anzorov, réfugié d’origine tchétchène de 18 ans. « Eh le petit, viens voir, j’ai un truc à te proposer », dit Abdoullakh Anzorov, qui offre 300 euros au collégien pour identifier Samuel Paty, qu’il dit vouloir filmer en train de s’excuser. Le jeune confiera aux enquêteurs avoir « vrillé » quand il a vu les billets.
Devant le collège, il « se vante » et relaie la proposition de l’assaillant, ne se « sentant pas le faire tout seul ». Quatre autres collégiens le rejoignent. Certains font des allers-retours entre le collège et la « cachette » d’Anzorov, surveillent si la police municipale est présente, ou se filment avec des billets.
Avant de passer à l’acte, Abdoullakh Anzorov demande à l’un d’eux de téléphoner à l’adolescente à l’origine de l’affaire. Elle réitère son mensonge, sans savoir que l’assaillant écoutait, assurera-t-elle.
C’est la sortie des classes. « Il est là », disent les jeunes d’après des témoignages cités dans l’ordonnance. Mais leurs versions diffèrent, notamment quant à savoir si l’enseignant avait été montré du doigt ou non. « Quand j’ai vu le terroriste » s’éloigner vers Samuel Paty, « quand il nous a dit de partir en courant, je pense qu’on aurait dû faire quelque chose au lieu de partir en courant », confiera un jeune aux policiers. « Comme l’arrêter, lui courir après, je sais pas ». Le professeur est assassiné à 16 h 54.
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