Sur internet : Covid : le gendarme du médicament va saisir la justice pour une étude de Didier Raoult

En parcourant internet nos rédacteurs ont trouvé un encart qui risque de vous séduire. Son sujet est « la justice ».

Son titre (Covid : le gendarme du médicament va saisir la justice pour une étude de Didier Raoult) en dit long.

Sachez que le chroniqueur (présenté sous la signature d’anonymat
) est connu et fiable.

L’article a été diffusé à une date mentionnée 2023-06-03 11:07:00.

Texte original :

Ce samedi matin, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé au journal « Le Parisien » qu’elle s’apprêtait « à saisir la justice » concernant la publication d’une étude controversée cosignée par le professeur Didier Raoult , ancien directeur de l’IHU de Marseille et sept autres personnes. Certaines y sont encore en poste.

L’étude a été mise en ligne le 4 avril en version « pre-print » – c’est-à-dire non relue par des pairs ni publiée dans une revue scientifique – sur la plate-forme scientifique MedRxiv. La recherche porte sur plus de 30.000 patients Covid soignés à l’IHU de Marseille, entre le 2 mars 2020 et le 31 décembre 2021. Le document conclut que l’administration d’hydroxychloroquine (ou d’ivermectine) a réduit la mortalité des patients Covid .

Une étude qui n’aurait pas respecté toute la réglementation

Mais d’après plusieurs scientifiques, ces résultats sont entachés d’un biais majeur : les patients souffrant d’un risque cardiaque n’ont pas reçu le traitement. Au « Parisien », l’ANSM va plus loin en déclarant que l’étude n’aurait pas respecté toute la réglementation au moment où elle a été réalisée.

« Après analyse, nous confirmons que cette étude peut être qualifiée de RIPH (recherche impliquant la personne humaine) de catégorie 1. Elle aurait ainsi dû bénéficier d’un avis favorable d’un comité de protection des personnes (CPP) et d’une autorisation (de sa part) pour être mise en oeuvre », précise-t-elle au journal local. C’est cette raison-là qui motive l’institution à saisir la justice, comme elle l’a déjà fait par le passé concernant d’autres dérives présumées de l’IHU de Marseille.

Au début de cette semaine, cette publication « pre-print » a aussi été qualifiée de « plus grand essai thérapeutique sauvage connu » par 16 sociétés savantes de médecine, dans une tribune au quotidien « Le Monde ». Dans celle-ci, les sociétés savantes ont également regretté « l’absence de réaction des institutions » face aux traitements prescrits par les équipes de l’IHU aux patients atteints de Covid-19, sans preuve d’efficacité et au mépris des recommandations officielles.

L’étude en passe d’être retirée

En réponse à ces critiques, le professeur Raoult a martelé ces derniers jours qu’il s’agit d’une simple « étude observationnelle » et qu’il « n’y a jamais eu d’essai thérapeutique ». Ce vendredi soir, sous la pression de la direction des hôpitaux marseillais (AP-HM), l’une des tutelles de l’IHU, le chercheur en médecine a annoncé dans un tweet que « tous les auteurs » de la prépublication, dont lui, avaient finalement décidé de la faire retirer du site MedRxiv. Ce qui n’est pas encore le cas, à l’heure où sont écrites ces lignes. « Ses auteurs sont en effet été menacés de sanctions en public », a justifié Didier Raoult dans son tweet.

Selon l’AP-HM, interrogée ce vendredi après-midi par « Le Parisien », « plusieurs auteurs (de l’étude) ont demandé le retrait, au vu du contexte ». Dans un communiqué publié ce mercredi, le parquet de Marseille a indiqué de son côté que « les faits relatifs à la prise en charge thérapeutique de la tuberculose et de la Covid-19 par l’IHU […] faisaient l’objet d’une analyse complémentaire en cours, au regard notamment de récents développements ».

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