Dernière actualité toute fraiche : Assises Liège : La défense d’Omar Benchamsy a demandé au jury de ne pas dépasser les 20 ans de réclusion

Un fois de plus, ce blog va porter à votre connaissance un article qui circule sur le web. La thématique est «la justice».

Le titre (Assises Liège : La défense d’Omar Benchamsy a demandé au jury de ne pas dépasser les 20 ans de réclusion) est évocateur.

Annoncé sous le nom «d’anonymat
», l’écrivain est reconnu comme quelqu’un de sérieux pour plusieurs autres textes qu’il a publiés sur internet.

L’encart peut donc être pris au sérieux.

L’avocat général, Frédéric Renier a pris la parole ce lundi pour formuler son réquisitoire. Dans son exposé, il a rappelé aux jurés les fourchettes de peines pouvant être appliquées pour un assassinat. « Pour un assassinat, le législateur a prévu une peine maximale étant la réclusion à perpétuité. Il a aussi établi des mesures permettant d’adoucir le taux de la peine. Et dans le cas de Monsieur Benchamsy, je pense qu’il y a de la place pour des circonstances atténuantes », a indiqué l’avocat général qui est revenu sur l’horreur des faits et les conséquences qu’ils ont eues pour les victimes et leurs familles.

« La gérante du café a tout perdu. Son travail, sa maman qui a aussi été blessée lors de l’attaque et qui est décédée par la suite et son compagnon, Ralph Duveau, décédé sous les coups de couteau. Toutes les victimes éprouvent des difficultés à se remettre de cette nuit du 15 octobre 2021. Pour grand nombre d’entre elles, elles, elles n’ont pas eu des vies faciles. Ce n’est pas pour autant qu’elles ont transformé les épreuves traversées en rage meurtrière comme l’a fait Omar Benchamsy ».

Si l’avocat général ne peut pas affirmer avec certitude que l’accusé n’est pas sincère lorsqu’il affirme ne pas se souvenir des faits, il a rappelé au jury que son silence ne peut pas lui être reproché. « Le silence est un droit, comme celui de mentir », a déclaré Frédéric Renier.

L’avocat général a ensuite remémoré aux jurés la manière dont l’accusé a été décrit par tous les témoins de moralité. « Ils parlent tous d’un brave type. Un homme sympathique, travailleur, aimant, poli. Un homme qui n’a pas d’antécédents judiciaires spécifiques et qui n’a que des condamnations au niveau du roulage. Monsieur Benchamsy n’est pas un grand criminel. Il y doit y avoir un fond de vérité dans ce qu’ont dit les témoins de moralité. Il n’a pas pu tromper son entourage durant autant d’années. »

Comment alors cet homme a-t-il pu se transformer en un monstre ? « Avec les expertises, on a appris qu’Omar Benchamsy souffre d’un trouble de la personnalité et qu’il va devoir se soigner. C’est pour cette raison que je demande une peine de 20 ans de prison assortie d’une mise à disposition du tribunal de l’application des peines pour une durée de 5 ans », a-t-il conclu.

Après l’avocat général, c’est la défense qui a pris la parole en dernier, lundi, devant la Cour d’assises de Liège, délocalisée à Eupen.

D’emblée, les avocats se sont montrés satisfaits par les réquisitions de l’avocat général et ont insisté sur l’existence de circonstances atténuantes dans le chef de leur client, Omar Benchasy.

Les avocats Judith et Martin Orban ont d’emblée insisté sur le fait qu’ils ne souhaitaient pas minimiser l’horreur commise par l’accusé. « Certes, Monsieur Benchamsy a commis des faits horribles, qu’il ne nie pas. Mais, en termes de peine, peut-il être comparé à Marc Dutroux ou Geneviève Lhermitte qui a égorgé ses cinq enfants ? Non et c’est pour cette raison que la législation prévoit des circonstances atténuantes ».

Me Judith Orban a notamment souligné l’absence d’antécédents spécifiques et les carences affectives dont a souffert le prévenu dans son enfance et en perpétuelle recherche de reconnaissance.

Une peine méritée

« Nous ne lui cherchons pas des excuses. Mais il faut se souvenir que l’épouse de l’accusée souffrait d’un cancer. Monsieur Benchamsy a aussi perdu son emploi au sein de l’hôtel où il travaillait depuis 2013 et auquel il était fort attaché, quelques semaines avant les faits. Il a eu une discussion tendue avec sa mère au Maroc qui était accompagnée de l’homme qu’il l’a violé alors qu’il n’avait que 5 ans. Il n’a pas été engagé dans un restaurant où le patron lui avait, auparavant, promis un poste. Ses visites dans différents cafés d’Eupen ont renforcé son sentiment de ne pas être aimé, de ne pas être reconnu à sa juste valeur. La frustration accumulée et la colère refoulée ont explosé et se sont exprimées dans ses actes horribles », a détaillé Me Martin Orban qui a demandé aux jurés de ne pas dépasser la peine de 20 ans de prison requise par l’avocat général.

« La seule personne que Monsieur Benchamsy aime, c’est son épouse qui a 21 ans de plus que lui. Tout ce qu’il espère, c’est de pouvoir être là pour elle lorsqu’elle sera plus âgée ou lorsque sa maladie réapparaitra. Une année de vie en prison, ce n’est pas une année de vie classique. Il faut multiplier cela par trois », a conclu Martin Orban, demandant au jury de ne pas aller au-delà de la peine réclamée par l’avocat général.

Omar Benchamsy a pris la parole en dernier lieu, juste avant que le jury ne se retire pour délibérer sur la peine à lui infliger.

« Je fais confiance aux jurés. Je mérite la peine à laquelle ils vont me condamner », a-t-il dit.

Bibliographie :

Droit de l’exécution des peines 2007-2008,Ouvrage . A emprunter en bibliothèque.

La Justice… demain, ailleurs, autrement,A voir et à lire. . Disponible sur internet.

Ubuntu/Messagerie,A voir et à lire. .